Le Dr Ho-Young Chung était trop jeune pour souffrir de la sorte.
À 39 ans, ce dentiste de Kamloops, en Colombie-Britannique (Canada), exerce depuis une douzaine d'années. Après avoir obtenu son diplôme de dentiste en 2010, le Dr Chung a d'abord pratiqué la dentisterie générale avant de décider de s'orienter vers la clinique d'implantologie Kamloops Dental & Implant Solutions, qu'il possède et gère à l’heure actuelle.
En 2022, le cabinet du Dr Chung était une institution reconnue au niveau régional. Il travaillait dur. Il avait du succès, mais il se souvient de cette période :
« J’étais épuisé. Et je souffrais énormément ».
Son dos et sa nuque lui faisaient vivre le martyre. Les migraines, autrefois irrégulières, étaient dès lors hebdomadaires.
Le Dr était est loin d’être le seul ; de fait, il fait partie de l’écrasante majorité. Selon l’ADA, une étude portant sur 170 dentistes de diverses spécialités a révélé que près de trois sur quatre d’entre eux souffrent de douleurs musculo-squelettiques.1 D’ailleurs, jusqu’à un tiers des dentistes prennent leur retraite prématurément en raison de troubles physiques.2 Le Dr Chung souffrait certainement du premier cas et, selon lui, risquait de basculer dans le second.
« Je ne pensais pas pouvoir parvenir à 20 ans de pratique », avoue-t-il. Ce dentiste qui avait voyagé dans le monde entier pour investir dans d’innombrables heures de formation continue sur les implants afin de construire un cabinet prospère approchait d’un point de basculement intenable.
Malheureusement, le métier de ses rêves et son pire cauchemar étaient indissociables. Le Dr Chung adorait la dentisterie, mais les douleurs suscitées par les heures passées à se courber, à s’étirer et à se tendre faisaient payer un lourd tribut à son corps. Quelque chose devait changer et vite.
C’est alors qu’il s’est tourné vers les loupes galiléennes « through-the-lens » (TTL), s’essayant à diverses séries dont certaines avec de meilleurs résultats que d’autres. Malheureusement, aucune n’offrait un angle de déclinaison suffisant et ne s’attaquait à ce qui était devenu un problème pressant : sa posture.
Au début de l’année 2022, un collègue lui a parlé d’une nouvelle génération de loupes, conçues de manière ergonomique pour permettre une position droite et non stressante lors de l’exécution de procédures dentaires. Intrigué, le Dr Chung s’est procuré un jeu de loupes Admetec Ergo du fournisseur nord-américain Andau Medical, avec un grossissement de trois fois, l’équivalent ergonomique du grossissement auquel il s’était habitué.
S’il était ravi d’apprendre que les loupes pouvaient atténuer ses contorsions opératoires, le Dr Chung hésitait pourtant à passer à la vision indirecte exigée par les loupes ergonomiques. Dans une pratique aussi rapide et sensible que la dentisterie, ses inquiétudes concernant la rapidité et l’exhaustivité de l’ajustement étaient compréhensibles.
Le Dr Chung pratiquant la chirurgie, une activité fort exigeante, qui requiert une énorme responsabilité et est irréversible, la transition devait être effectuée avec précaution. Le premier jour, il s’est familiarisé progressivement avec les loupes, limitant d’abord leur utilisation à des examens plutôt qu’à des opérations complexes ou invasives.
Toutefois, dès le deuxième jour d’utilisation, il s’est senti suffisamment confiant pour se lancer. Confronté à des procédures d’implantations importantes consécutives, le Dr Chung s’est engagé à commencer la matinée avec ses nouvelles loupes et à mener sa longue journée par étapes – pour voir, en quelque sorte, comment cela se passait. Cette approche lui a donné l’assurance qu’il pourrait passer à ses loupes conventionnelles pour terminer l’intervention dans les délais impartis, si nécessaire. Ce jour-là, il a terminé une opération d’implantation d’une arcade complète avec les loupes et n’a plus jamais regardé en arrière. « Depuis ce jour, je n’ai plus jamais utilisé d’autres loupes », explique-t-il.
Avec le recul, le Dr Chung compare le processus de transition vers les loupes à la maîtrise des outils de grossissement conventionnels au début de sa carrière. Il a fallu faire preuve de persévérance et d’entraînement cérébral, mais la phrase d’apprentissage au final n’était pas aussi difficile qu’il le pensait, et la fin justifiait largement les moyens.
« On ressent une sorte de blocage mental lorsqu’il s’agit d’apprendre une nouvelle compétence », explique-t-il. « Une fois que j’ai réalisé que je savais déjà utiliser des loupes grossissantes, je n’ai eu qu’à laisser mon corps s’adapter au nouvel environnement de travail et tout est devenu plus facile. Il s’agit d’encadrer correctement les attentes ».
« Non seulement ma posture est meilleure, mais l’optique est également améliorée », poursuit-t-il. « Parce que l’angle diminue, je peux m’asseoir correctement et c’est presque comme si je regardais par-dessus l’épaule du patient, ce qui signifie que je n’ai pas à modifier ma position et sacrifier mon confort. Par exemple, en tant que chirurgien-dentiste droitier, le quadrant supérieur gauche de la bouche peut être difficile d’accès, surtout en vision directe. Sans une ergonomie appropriée, je serais recroquevillé comme une crevette ».
Selon le Dr Chung, ces avantages se sont répercutés sur sa vie en général. Les douleurs, atténuées voire disparues, lui ont insufflé un réel boost, ce qui lui a permis d’être plus satisfait sur le plan professionnel et plus heureux sur le plan personnel.
« L’impact s’est répercuté de manière significative sur ma pratique, mais aussi sur mon bien-être général », explique-t-il. « J’ai pu aborder ma carrière avec un enthousiasme renouvelé, avec la certitude qu’elle ne me laissera pas le dos et le cou en compote, ni la tête en proie à de terribles migraines ».
Mais avant tout, l’amélioration de sa posture a contribué à faire du Dr Chung un dentiste plus efficace et plus enthousiaste.
« Lorsque l’on est fatigué et mal à l’aise, on ne peut pas travailler à son plein potentiel », déclare-t-il. Selon lui, une partie de ce potentiel provient de l’attention qu’il porte aux patients – de son « comportement au chevet des patients », à savoir ceux qui se trouvent dans son fauteuil dentaire.
« Nous entrons dans cette profession en sachant que nous travaillons avec des êtres humains dotés d’une personnalité », explique-t-il. « De nombreux patients viennent avec la phobie du dentiste. Si nous ne sommes pas en mesure de travailler à notre plein potentiel parce que notre corps est compromis, ce lien entre le corps et l’esprit nous rend moins calmes, moins patients et, par conséquent, moins rassurants en tant que dentistes, ainsi qu’en tant qu’employeurs. »
Le Dr Chung a commencé à exprimer ces principes aux étudiants d’un centre de formation aux implants qu’il dirige avec son partenaire commercial, le Dr Nekky Jamal. Le Dr Chung s’est récemment entretenu avec un dentiste diplômé il y a quelques années. Ce jeune professionnel a admis avoir récemment manqué plusieurs jours de travail en raison de douleurs liées à sa posture. Lorsque le Dr Chung a fait part de son expérience avec les loupes ergonomiques, les yeux du jeune dentiste se sont illuminés.
« L’ironie du fait que la profession que nous aimons nous cause des douleurs – au point de remettre en question notre engagement – n’échappe pas aux dentistes », assure le Dr Chung. « Notre capacité à nous asseoir et à voir dans une position indolore est primordiale non seulement pour notre carrière, mais aussi pour nos patients, nos employés et, bien sûr, nos familles. »
Le docteur Ho Yung-Chung a obtenu sa licence en sciences à l’université de Victoria et son doctorat en chirurgie dentaire à l’université de Western Ontario en 2010. Il dirige Kamloops Dental and Implant Solutions à Kamloops, en Colombie-Britannique. Il est également le fondateur de la CEJ Academy, un programme en petits groupes qui offre un mentorat privé et des ateliers d’implantologie avancés comprenant des sessions pratiques, des démonstrations de chirurgie en direct et des chirurgies supervisées sur des patients réels.
Les commentaires et observations exprimés ici ne reflètent pas nécessairement les opinions de DrBicuspid.com, et ne doivent pas être interprétés comme une approbation ou un avertissement d’une idée, d’un vendeur ou d’une organisation en particulier.
Références
New Dentist Blog de l’ADA. Pratiquer avec succès, vivre bien : Conseils ergonomiques pour réduire les douleurs liées au travail. https://newdentistblog.ada.org/practice-successfully-live-well-ergonomic-advice-to-reduce-work-related-pain/ Consulté le 8 août 2023.
Valachi, B. Practice Dentistry Pain-Free: Evidence-based ergonomic strategies to prevent pain and extend your careerPratiquer. Portland, OR : Posturedontics Press ; 2008.