Par Dr Anikó Ball, BDSc (Melb), Dip.Clin.Hypnosis, Adv.Dip. Fondateur Alexander Studies - Posture dentaire optimale)
Les loupes réfractives sont commercialisées depuis plusieurs années. Après un accueil prudent de cette nouvelle technologie, elles deviennent peu à peu la référence chez les dentistes, qui ne sont pas insensibles à la possibilité d’avoir une carrière plus longue grâce à la posture correcte qu’elles permettent (bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour vérifier cette hypothèse).
La plupart des dentistes portent des loupes grossissantes, qui les aident grandement dans le diagnostic et le traitement. Malheureusement, il n’y a eu que peu ou pas de formation sur la manière d’utiliser correctement les loupes ou sur les critères de sélection. J’étudie les loupes depuis plusieurs années après avoir constaté que la plupart des dentistes participant à mes ateliers « Ergonomie et bien-être en dentisterie » utilisaient des loupes TTL (through-the-lens) dont les angles de déclinaison étaient inadéquats, ce qui entraînait une flexion néfaste de la colonne vertébrale.
Les principes de conception biomécanique que tout dentiste doit connaître
La tête est reliée à la colonne vertébrale au niveau de l’articulation atlanto-occipitale (à la hauteur des oreilles). Une tige imaginaire passant par les oreilles constitue l’axe de rotation de la tête. Cette articulation permet de regarder vers le haut et vers le bas.
REMARQUE : la liberté de mouvement de la tête n’est que de 10˚ pour regarder vers le bas depuis le sommet de la colonne vertébrale ! Toute inclinaison supplémentaire de la tête implique d’autres articulations cervicales.
L’articulation suivante est l’articulation atlanto-axiale, C1 et C2, conçue pour la rotation de la tête vers la gauche et la droite. Toutes les articulations intervertébrales situées en dessous de C2 sont des articulations planes ou de glissement, qui ne sont pas conçues pour être courbées ou contorsionnées, en particulier pendant de longues périodes, comme c’est le cas en dentisterie.
La flexion et la torsion des articulations vertébrales d’une manière contraire à la conception biomécanique augmentent le risque de troubles musculo-squelettiques et de douleurs chroniques professionnelles.
Pourquoi je recommande les loupes réfractives
Les loupes réfractives sont formidables ! Elles permettent aux dentistes de se tenir droit, de regarder devant eux et de voir dans la bouche de leurs patients sans avoir à pencher douloureusement le cou.
La relation tête-cou « idéale ». Il en résulte une contraction chronique des muscles du cou et une compression de la colonne vertébrale. La tête est conçue pour reposer sur la colonne vertébrale au niveau de l’articulation atlanto-occipitale avec une très légère rotation vers l’avant, car l’avant de la tête est plus lourd que l’arrière, son centre de masse étant antérieur à sa base d’appui.
Il en résulte une activation des récepteurs d’étirement dans les muscles posturaux profonds de la nuque, qui activent à leur tour le système de soutien musculaire antigravitaire.
Position tête-menton relevé
J’ai vu des dentistes utiliser des loupes de réfraction (les mêmes que pour les microscopes) en inclinant légèrement le menton vers le haut, croyant qu’il s’agissait de la relation tête-cou « idéale ». Il en résulte une contraction chronique des muscles du cou et une compression de la colonne vertébrale.
La tête est conçue pour reposer sur la colonne vertébrale au niveau de l’articulation atlanto-occipitale avec une très légère rotation vers l’avant, car l’avant de la tête est plus lourd que l’arrière, son centre de masse étant antérieur à sa base d’appui.
Il en résulte une activation des récepteurs d’étirement dans les muscles posturaux profonds de la nuque, qui activent à leur tour le système de soutien musculaire antigravité.
Se courber sur le côté
Certains dentistes continuent à se courber sur le côté au lieu de demander à leurs patients de tourner la tête sur le côté ou de déplacer leur tabouret autour du fauteuil. La colonne vertébrale n’est pas conçue pour une flexion latérale prolongée ou répétitive.
Longue distance de travail
Si la distance de travail est trop longue, le fauteuil du patient est positionné trop bas, ce qui bloque les jambes du dentiste. J’ai vu des dentistes obligés de s’asseoir sur la moitié avant de leur tabouret dentaire pour essayer de faire passer leurs jambes sous le fauteuil ! Le fait d’être bloqué dans une telle position incite à se pencher sur le côté.
Résumé
En résumé, les loupes réfractives changent la donne pour tout chirurgien-dentiste ou médecin qui se préoccupe consciemment de sa posture et souhaite prévenir les dommages musculo-squelettiques à long terme. Comme toute technologie, elles doivent être utilisées à bon escient. Prenez soin de vous, après tout, vous êtes votre instrument le plus précieux !
REMARQUE : je n’ai aucun lien financier avec une quelconque entreprise dentaire. Je défends simplement le bien-être de mes collègues.
Pour plus d’informations www.optimumdentalposture.com
Publié à l’origine par www.dentalpractice.com.au